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Un inventaire pour la sauvegarde...


PROSCITEC Patrimoines et Mémoires des Métiers

La Région Nord/Pas-de-Calais dispose d’un important passé économique dans différents secteurs d’activités tels que : la mine, la sidérurgie, l’agriculture et l’agroalimentaire, les industries mécaniques, textiles et chimiques… Après la phase massive de destruction du Patrimoine Industriel suite à la désindustrialisation de la seconde moitié du XXème siècle, suit, depuis plusieurs années, une phase de mesures de protection, de sauvegarde, de mise en valeur et de réhabilitation architecturale…

L’Association PROSCITEC Patrimoines et Mémoires des Métiers s’est donnée pour mission la préservation et la valorisation de la mémoire de ce passé industriel, dans l’univers économique d’aujourd’hui et de demain. Créée en 1984, l’association a donc pour objectif la promotion de toutes actions de conservation et de mise en valeur du Patrimoine des Professions et des Entreprises.

L’association s’adresse à un public très large, comprenant aussi bien des professionnels du Patrimoine Industriel que des enseignants, des gestionnaires de sites ainsi que le Grand Public. Elle organise des circuits de découverte du Patrimoine Industriel, participe à des colloques et des salons touristiques et/ou culturels et publie, chaque semestre, “le journal du patrimoine Industriel du Nord Pas-de-Calais”.


L’inventaire des cheminées

Depuis les années 70, la moitié des cheminées du Nord ont été démolies et avec elles une partie de la mémoire du travail des hommes a disparue. On ne dénombre aujourd’hui que 4 sites (1) protégés au titre des “Monuments Historiques”. Un inventaire de ces témoins du passé s’imposait.

C’est dans ce contexte que PROSCITEC Patrimoines et Mémoires des Métiers, avec le soutien du Conseil Général du Nord, a réalisé un inventaire des cheminées du Nord sur 2 périodes, de mi-janvier 2007 à mi-juin 2007, puis de mi-septembre 2007 à mars 2008.

   

La méthode choisie consistait, dans la consultation de cartes IGN pour un premier repérage et de recherches, au sein notamment des Archives Départementales du Nord et des Archives Nationales du Monde du Travail. Quand une cheminée était localisée, une visite en mairie permettait d’obtenir un extrait du cadastre. Il restait à identifier le propriétaire, de le rencontrer afin de lui demander l’autorisation de photographier son site et sa cheminée, puis celle d’exploiter les photos.

Nous avons inventorié des cheminées de toutes dimensions et de toutes formes. Il faut parfois y voir une volonté démonstrative et symbolique des industriels. Il suffit, par exemple, d’observer les sommets crénelés, à la façon d’un château fort, de l’usine Motte Bossut de Roubaix. À la base de toute cheminée, on trouvera une machine à vapeur nécessaire à l’activité économique de l’entreprise. Plus la machine à vapeur est puissante, plus le diamètre de la cheminée sera important.

La hauteur est calculée en fonction du diamètre. Plus la cheminée est haute, plus son tirage est performant. La hauteur moyenne est de l’ordre de 20 à 30 mètres. Actuellement, le site de La Blanche Porte (Tourcoing) conserve la cheminée la plus haute du Département avec ses 75 m.

L’inventaire démontre que les plus anciennes cheminées sont carrées. Elles deviennent rapidement circulaires ou coniques, présentant ainsi une meilleure résistance aux vents. Le choix le plus fréquent de la brique comme matériau s’explique par ses qualités notamment de résistance à la chaleur.

Au cours de ces dernières années, quelques cheminées retrouvent une nouvelle vie et une nouvelle fonction économique en devenant par exemple des relais téléphoniques !

1) Distillerie Claeyssens à Wambrechies, usine textile Lepoutre & Cie à Tourcoing (actuellement La Blanche Porte), usine textile Motte Bossut à Roubaix (actuellement Archives Nationales du Monde du Travail), ferme brasserie de Meurchin à Sailly les Lannoy.